Changement climatique et biodiversité | Que fais-tu pour éviter le naufrage ?

Changement climatique et biodiversité | Que fais-tu pour éviter le naufrage ?

Coup de gueule inspiré par l’article de Heidi.news, « Climat : Derrière le désespoir des jeunes, la trahison des adultes » du 11 mai 2022 qui mettait en lumière le désarroi des jeunes face à un monde en crise.
 

Pour éviter le naufrage environnemental planétaire, j’ai décidé d’essayer de communiquer autrement, en alliant le cœur, les émotions, à la raison. Une ambition que je porte à travers mon entreprise, Fabula.

Et toi, que fais-tu ?
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« Un sentiment d’impuissance, douloureux et paralysant, englue nos jeunes.
 
Ils ne croient plus en rien car ils voient clair dans le jeu de dupe des adultes.
 
Fini la « poker face ». Ça ne prend plus.
 
Ce découragement, je l’ai bien connu lorsque je travaillais dans la conservation de la biodiversité.
 
Nous menions des inventaires biologiques, des études d’impact, produisions graphiques et cartographies alarmantes, sans que, pour autant, les faits exposés ne soient entendus, pris au sérieux.
 
Pourtant nous communiquions l’échec de la politique de conservation des espèces (nos campagnes sont devenues tristement silencieuses et nous renonçons chaque jour un peu plus au bourdonnement des abeilles sauvages et au chant des oiseaux), nous dénoncions le morcellement des habitats, le corsetage des rivières, la bétonisation, l’intensification des pratiques.
 
Pourtant j’avais des collègues investis, prêts à travailler sans rémunération pour faire bouger les choses, conscients que l’enjeu était énorme et qu’il fallait des décisions politiques pour nous donner enfin les moyens d’agir.
 
Pourtant nous nous formions pour mieux ajuster nos arguments, être entendus et convaincre.
 
Nous avions même monté un groupe de réflexion (le « Ciné-di » je crois).
 
Après les heures de bureau, nous visionnions des documentaires sur l’état de la biodiversité, sur la financiarisation de la nature, sur les pistes de communication explorées par les « éveilleurs de conscience ».
 
Nos efforts sont restés vains.
 
Les décideurs étaient-ils trop pressés pour prendre le temps de comprendre, trop préoccupés par leur prochaine re-élection ?
 
Nos propos étaient-ils trop nuancés (les scientifiques ont l’habitude de pondérer leurs résultats d’analyse, de rappeler les éventuels biais expérimentaux) pour traduire l’urgence ?
 
Notre engagement était-il trop viscéral, trop prompt à nous faire accepter les heures sup’ sans exiger de contreparties ?
 
Chers collègues, je vous ai vu trouver des solutions sur le terrain en donnant de votre personne, en impliquant les agriculteurs, les services des routes, les usagers du territoire alors que les vrais moyens octroyés nous permettaient tout juste de coller des rustines sur un bateau en perdition.
 
Chers collègues, je vous ai vu, je vous ai admiré et j’ai souffert pour notre humanité.
Avec l’usure des années, nous sommes plusieurs à avoir baissé les bras.
 
Pas de volonté politique, pas de moyens, trop peu de postes de travail.
 
C’est éreintant d’avancer dans un tunnel en feu quand il ne semble pas avoir de sortie au bout.
 
L’un a changé de vie, s’est réinventé dans l’élevage de porcs sur les plateaux ardéchois.
Pour se mettre en cohérence tout simplement.
 
L’autre est tombé en burn-out. À trop vouloir y croire, à trop se donner corps et âme, il a craqué avant le naufrage planétaire.
 
J’ai choisi d’essayer de communiquer autrement.
Avec Fabula, j’allie désormais l’émotion au discours rationnel, j’essaie de faire éprouver, découvrir notre patrimoine naturel par le jeu, questionner les acquis.
 
J’ai fait l’auto-critique de mon parcours académique, je veux parler à la tête et au cœur.
 
Et puis, pour une part, je me résignée.
 
Somme toute, n’est-ce pas un choix de société ?
 
Un choix librement consenti par mes concitoyens que de laisser mourir la nature.
Advienne que pourra.
 
Pour les générations à venir, la déconnexion avec les écosystèmes sera telle qu’une promenade au parc suffira à leur donner bonne conscience, à leur laisser penser que les dynamiques naturelles sont à l’œuvre, que le tri des déchets a sauvé la planète.
 
Alors il y a urgence !
 
Au fond de moi, je sens bien que je suis bouleversée et cet article a, encore une fois, fait vibrer la corde sensible.
 
Nous ne pouvons pas laisser nos jeunes sans perspective.
C’est un devoir moral.
 
Mettons-nous en mouvement!
 
Sortons de nos individualités, de notre raz-le-bol généralisé.
 
Retrouvons-nous autour de valeurs communes.
 
Si je vous disais « plus d’humain, plus de nature, moins de fric ! », qui suit ? »,

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