Les activités de team building récréatif ont fait leur entrée au musée.
C’est une opportunité unique de rencontre entre institutions culturelles
et entreprises.
Musées
Les missions du musée ne cessent d’évoluer. Des cabinets de curiosités confidentiels du XVIème siècle aux expositions « blockbuster » totalisant un nombre d’entrées considérable, le musée ne cessent de se réinventer[1].
Si la notions de conservation des collections reste une mission centrale, l’institution s’est diversifiée, prenant en compte de nouveaux impératifs.
Deux orientations reflètent bien l’évolution récente de la société et leur impact sur le fonctionnement des structures culturelle.
Il s’agit du développement du marketing culturelle et de l’avènement du participatif qui ont incité le musée à repenser en profondeur son rapport au public.
La préoccupation première initialement tourné vers « l’objet / la collection » s’est progressivement doublé d’un intérêt croissant pour le « public ».
De nos jours, le musée réfléchit à son positionnement sur le marché économique.
Il suit avec attention les chiffres de fréquentation et cherche à comprendre les attentes de ses visiteurs afin d’optimiser son offre.
Cafés, boutiques, vestiaires, espaces pour les tout-petits se sont multipliés. Ils sont destinés à améliorer l’accueil des publics, tout en permettant de diversifier les recettes.
Partie prenante d’une société de l’expérience, le musée d’aujourd’hui cherche également à être participatif[2].
Il invite le public à être actif, à développer un rapport interactif avec les collections, à acquérir des connaissances par l’action, à donner son avis et à vivre des émotions fortes lors de l’organisation d’événements.
Témoin de ces évolutions, en août 2022, les notions « d’expériences » et de « divertissement » ont intégré la nouvelle définition du musée de l’ICOM[3].
Entreprises
L’entreprise, qu’elle soit PME, multinationale ou associative, évolue dans un marché complexe.
Les tâches des employés sont interdépendantes ce qui suppose une communication efficace et une cohésion d’équipe.
De plus, l’entreprise cherche souvent à rattacher son action à un système de valeur donnant ainsi du sens à sa mission.
Aussi, les entreprises sont friandes d’activités de team building.
C’est une solution idéale pour faire connaissance lors de l’arrivée de nouveaux collaborateurs, pour fêter une réussite mais aussi pour renforcer les liens entre collègue ou réaffirmer ses valeurs (collaboration, éthique, etc.) dans un esprit détendu.
Team building récréatif
Pour les musées, développer une offre de team building récréatif est donc l’opportunité d’aller à la rencontre d’un nouveau public,
parfois tenu éloigné de la culture.
Cela permet de développer l’image dynamique de l’institution
et de créer du lien à travers un événement ludique, qui favorise la désacralisation de l’institution.
Toutefois une activité de team building se doit de suivre un certain nombre de règles, notamment en ce qui concerne son contenu[4].
Pour être cohérente, une offre de team building récréatif doit être adapté à l’identité, aux valeurs et aux collections de chaque structure culturelle.
Cela passe par une réflexion stratégique, un storytelling réfléchi et le maintien d’objectifs pédagogiques clairs, soutenus par un regard scientifique afin que l’expérience ne verse dans l’attraction touristique.
Formation
La formation « Organiser un team building récréatif », que nous avons conçu Marie-Agnès Gainon-Court et moi-même, vous donne les clés pour mettre en place ce type d’offre dans votre structure.
Laissant une large place à la mise en pratique par des ateliers de groupe, le cours vous permet d’acquérir les outils de planification stratégique et vous fournit un canevas pour concevoir et exploiter un team building récréatif à l’interne.
La prochaine session a lieu le lundi 4 mars 2024 de 9h à 16h30 au Musée Suisse du Jeu à la Tour-de-Peilz.
Infos et inscriptions : https://fabula-creation.ch/formation-team-building-recreatif/
[1] Bouillet Mathilde, L’événementiel au musée : état des lieux, impact et évolution, Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Master en Gestion Culturelle, juin 2020
[2] La notion de « participation » au musée s’appuie notamment sur les travaux de la philosophe Joëlle Zask : ZASK, Joëlle, Participer. Essai sur les formes démocratiques de la participation, Le Bord de l’eau, Paris, 2011.
[3] Définition du musée selon l’ICOM : https://icom.museum/fr/ressources/normes-et-lignes-directrices/definition-du-musee/#:~:text=Suite%20%C3%A0%20l’adoption%2C%20la,du%20patrimoine%20mat%C3%A9riel%20et%20immat%C3%A9riel.
[4] Meylan Karin, Potentiel et limites de l’événementiel pour les institutions culturelles, Le cas de cinq musées d’archéologie vaudois – Etude sur les années 2008‐2009, Mémoire du cours de formation de bas en Muséologie ICOM 2009-2010, 15 avril 2010