Gamification et patrimoine : comment ça marche ?

De nombreux acteurs de l’éducation, du marketing ou du management ne s’y sont pas trompés : jouer, c’est apprendre ! 
Pour créer du lien avec les publics et favoriser l’apprentissage, le jeu est un précieux allié.

Eh oui, nous avons tous notre âme d’enfant. Cette envie de nous laisser transporter dans un univers imaginaire pour défendre la veuve et l’orphelin face au méchant dragon.

Mais quels sont les principes qui sont au cœur de la gamification ?

Comment les utiliser pour susciter l’engouement des visiteurs pour vos trésors patrimoniaux ?

Comment développer l’attractivité de vos structures ?

Je vous propose de découvrir les 4 principes clés de la gamification que j’utilise dans mes scénarios en les illustrant par des exemples pratiques.

La progression
Le premier principe est un concept tiré du jeu de rôle. C’est une manière d’encourager les joueurs à s’investir dans leur découverte et à se dépasser.

Et, oui ! ça parait bête comme chou mais, pour engager un joueur, il est préférable de mettre en avant ses succès plutôt que ses échecs. Pour garder de la motivation, il doit percevoir ses objectifs comme atteignables.

Dans les Murder Parties que je conçois, les joueurs découvrent des indices au fur et à mesure, ils les déchiffrent et progressent dans la résolution de l’enquête.
J’adore voir leurs sourires lorsqu’ils font tout à coup les bons liens !

J’aime bien dire que pour un bon scénario au moins 85% des participants doivent arriver à la solution.
En général, je m’attache à construire des intrigues suffisamment complexes pour que les joueurs découvrent par eux-mêmes les lignes de forces principales mais qu’ils passent à côté de certains détails, qui font toute la saveur de l’intrigue.

Le storytelling
Le deuxième principe est mon préféré. L’art du storytelling, c’est la capacité à immerger le joueur dans un univers ayant ses propres codes, de le faire voyager dans une autre temporalité, un autre espace, de lui donner envie de découvrir la suite de l’histoire sans qu’il n’ait la tentation de décrocher.

Je parle d’art, car il faut du talent pour inviter au voyage de l’imaginaire. Cela implique de bien choisir le lieu où se déroule l’histoire, de donner du relief aux personnages, de les doter d’une psychologie crédible, de doser les effets de surprises. Un vrai travail d’auteur.

Petite fille, je pouvais rester des heures à écouter la conteuse du village à la bibliothèque. Elle n’avait ni décor, ni artifice et pourtant elle m’embarquait, complètement. Je ressortais de ses récits un peu groggy, l’esprit encore flottant dans un monde chimérique.

C’est exactement ce que je cherche à reproduire dans mes Murder Parties : transporter les joueurs pour qu’ils reviennent un peu différents de leur expérience.
Par exemple, lorsqu’on m’a proposé de créer une intrigue autour de l’absinthe, j’ai tout de suite senti que c’était un sujet de choix. La boisson des poètes jouit d’un imaginaire sulfureux qui facilite l’immersion.
Pour ajouter une tension et susciter d’emblée une émotion forte avec l’objet patrimonial à valoriser, j’ai choisi d’ancrer l’intrigue dans les années 1920, au temps de la prohibition. Vous imaginez d’emblée les ressorts dramatiques possibles entre clandestins et défenseurs de la santé publique ! De quoi remuer les trippes !

Pour que l’expérience ne laisse personne indifférent, j’ai privilégié un cadre d’exception, proposé aux participants de venir en costumes d’époque et soigné la scénographie.
Tous ces ingrédients, savamment dosés, permettent de tisser un attachement fort entre le joueur et vos valeurs patrimoniales. C’est la magie des histoires.

La coopération
Un mécanisme essentiel, qui est l’ADN des scénarios que je conçois. La principe consiste à créer les conditions cadre permettant à tous les joueurs de se sentir en confiance afin que, rapidement, émerge une seule communauté d’enquêteurs où tout le mode coopère.

Dans une Murder Party live, l’objectif commun est clair, il s’agit d’identifier le meurtrier, le mobile et l’arme du crime. Pour y parvenir les participants, doivent échanger des informations clés, partager leurs déductions, s’entre-aider pour interpréter les indices. Seules la collaboration et la communication permettent de percer les mystères de l’intrigue !

Pour moi, c’est toujours une immense joie de constater que, par le jeu, les masques sociaux tombent et que les joueurs interagissent sans barrières d’âge, de genre ou de niveau social.
Une fois les participants glissés dans la peau de leur personnage, les interactions deviennent fluides et authentiques. Ce n’est plus Mme Lise Gomez qui interpelle M. Pierre-Emmanuel Martin mais la baronne du Bailly qui converse avec le Jacques, le palefrenier. Je vous assure que ça change tout !

C’est à mon sens suffisamment remarquable pour être souligné à l’heure où les réseaux sociaux tendent à cloisonner les pensées et où les lieux de rencontre intergénérationnelle sont rares. L’homme est un animal social qui s’enrichit de ses interactions avec autrui. A ce titre, le jeu, par le principe de coopération, est un formidable laboratoire de rencontres et de mixité.

La compétition
C’est vieux comme le monde mais ça fonctionne !
La compétition est le quatrième et dernier principe de gamification.

Il peut prendre deux formes :

  • encourager les performances des joueurs en misant sur la concurrence directe pour la victoire.
  • stimuler les joueurs en leur permettant d’accéder à un objet / une information que les autres n’ont pas.

Dans les Murder Parties live que je conçois, la compétition est encouragée par l’établissement d’un classement final. Un fait communiqué dès le départ aux participants.
Au moment du débriefing, l’organisateur propose aux joueurs de lever la main en fonction du nombre de points qu’ils ont réussi à totaliser. 
Les enquêteurs les plus talentueux sont alors récompensés par une salve d’applaudissements. On pourrait clairement remettre un petit cadeau pour décupler leur motivation mais, jusqu’ici, nous leur avons témoigné notre gratitude éternelle.

J’aime aussi m’amuser avec le sentiment de privilège en glissant dans les intrigues un secret connu d’un groupe restreint de participants. Cela favorise la motivation de ceux qui se sentent détenteurs d’une clé importante de l’énigme. 

Lors d’une soirée consacrée à l’histoire de l’absinthe, les distillateurs clandestins avaient des informations cruciales qu’ils ne devaient pas révéler aux représentants de la justice sous peine d’être démasqués.
Cette astuce scénaristique a généré des discussions en coulisse, la mise ne place de stratégies et contribué à décupler la motivation des joueurs.

Essayez d’intégrer ces principes de gamification dans vos actions de médiations et, vous verrez, elles rencontreront un franc succès !

Pour en apprendre d’avantage sur la manière de construire un scénario, je vous invite à télécharger mon mini-guide.

Sources :
https://blog.digitaleo.fr/mecaniques-gamification
– MULETIER, Clément, BERTHOLET, Guilhem, LANG, Thomas. La Gamification, ou l’art d’utiliser les mécaniques du jeu dans votre business. Eyrolles, 2014.

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